À l'occasion de la journée de la visibilité de l’asexualité, on avait envie de partager avec vous le témoignage d’une membre de la communauté de Parlons lesbiennes. Pour celles et ceux qui ne savent pas forcément ce qu'est l'asexualité, pas de panique, on te l'explique !
QUÉSAKO ?
L’asexualité est une orientation sexuelle dans laquelle la personne n’éprouve aucun, ou presque pas, de désir sexuel envers autrui et/ou soi-même. Eh oui, on pourrait l’oublier, mais c’est normal de ne pas forcément avoir envie d'avoir des rapports sexuels avec quelqu’un. Ce n’est ni un manque, ni un choix, à titre personnel, je n'ai jamais ressenti l’envie de boire du Pepsi et je me porte très bien !
DANS LA FAMILLE ASEXUALITÉ, JE DEMANDE…
Quand on parle d’asexualité, on parle généralement du spectre de l’asexualité, car il existe plusieurs formes d’asexualité un peu comme dans le jeu des 7 familles (mais les règles ne sont pas les mêmes hein...).

L’ASEXUALITÉ NE RIME PAS AVEC CÉLIBAT
Soit rassuré.e, ce n’est pas parce que tu es asexuel.le que tu vas vivre seul.e toute ta vie avec ton chat. Tu as le droit au bonheur et l’asexualité n’est pas un frein à cela ! Tu peux parfaitement vivre en couple avec une personne non asexuelle ou asexuelle. Comme pour tout, le dialogue est à privilégier pour que tout un chacun respecte les limites de l’autre ! On ne le répétera jamais assez, la sexualité n’est pas l'élèment central du couple.
TU N’ES PAS UN EXTRATERRESTRE !
Ne te vexe pas hein, mais tu es loin d’être seul.e ! En effet, d’après une étude américaine, on dénombre 1% d’asexuel.le.s. dans la population mondiale. Alors ça peut paraître peu 1% mais si tu préfères, c’est environ 80 millions de personnes (on se sent tout de suite moins seul.e hein?!).
Mais attention, ce chiffre est à prendre avec des pincettes, car il est loin de refléter la réalité des faits, la visibilité de l’asexualité étant encore trop faible, d'où l'importance de cette journée !
RENCONTRE AVEC UNE ABONNÉE
À la demande de la personne interviewée, nous avons décidé de ne pas divulguer son identité dans cette publication.
Quand on recherche sur Internet une définition précise de ce qu’est l’asexualité, on découvre beaucoup de définitions à ce terme, plus ou moins différentes les unes des autres, certaines se rejoignent, d’autres se contredisent. Certaines personnes expliquent que l’asexualité découle d’un manque de libido, d’autres d’un choix d’être abstinent.e. On retrouve beaucoup l’asexualité accolée au terme d’aromantisme, le fait de ne pas ressentir d’attirance romantique envers quelqu’un.
Au mieux, on peut dire que l’asexualité, c’est une orientation sexuelle où la personne ne ressent pas, ou peu, de désir sexuel envers autrui.
Est-ce ta définition de l’asexualité ?
Non, à mon sens l’asexualité n’est pas une orientation sexuelle, bien que je sois d’accord avec le reste de ladite définition, qui parle du fait de ne pas ressentir de désir ou très peu. L’asexualité à mon sens ne découle pas non plus d’un manque de libido ou d'un choix d'être abstinent.e, ce sont deux notions bien éloignées de celle de l'asexualité.
Quand est-ce que tu as su que tu étais asexuel.le ?
Je l’ai su, il n’y a pas si longtemps, car jusqu’à maintenant, j'avais des relations sexuelles avec des hommes ou des femmes. Avec mon ex (homme), j’avais déjà ressenti le fait de ne pas avoir envie, mais pour lui le sexe était quelque chose d’important dans le couple, alors, je faisais mon "devoir conjugal" comme on peut appeler cela, pour lui faire plaisir.
Aujourd’hui, depuis bientôt trois ans, je suis avec une femme avec qui j’ai eu des rapports sexuels environ les deux premières années, mais sans qu’elle ait nécessairement ce besoin absolu de sexe, je ne la repoussais pas, j’avais parfois envie, comme tout début de relation disons.
Aujourd’hui, je suis beaucoup plus à l’aise pour dire que je n’ai pas envie, que je ne ressens pas non plus le besoin et elle le comprend très bien.
As-tu ressenti le besoin de faire un coming-out à propos de ton asexualité ?
Non, je n’ai pas senti le besoin de faire un coming-out sur le sujet, car tout s’est fait naturellement avec ma compagne et je considère que ça ne regarde que nous.
Comment vis-tu ton asexualité aujourd’hui ? Est-ce difficile pour toi d’être asexuel.le dans une société qui ne sait vendre que du sexe ?
Dans mon couple, je vis très bien le fait d’être asexuelle. Je suis clairement beaucoup plus heureuse et épanouie maintenant. Avant, je me disais "ça fait un moment que nous n’avons pas couché ensemble, elle va croire que je la trompe" ou je ne sais quoi. Je trouve qu'une relation est davantage fusionnelle sans sexe.
Vis-à-vis de la société, c’est difficile de parler d'asexualité, car les gens sont très axés sur le sexe et les pratiques, je ne suis pas gênée d’en parler, mais les autres ne comprennent pas forcément que ce n’est pas un besoin pour moi que d'avoir des rapports sexuels.
Est-ce que tu peines à rencontrer d’autres personnes asexuelles dans ton entourage amical, professionnel ?
Je ne peine pas spécialement à trouver des personnes dites comme moi, car parfois au détour d’une conversation on apprend un peu plus sur les autres et on se reconnaît. Ayant déjà ma femme, je ne pense pas à après, au fait de devoir expliquer mon asexualité à quelqu’un d’autre…
Être asexuel.le, est-ce un frein dans ta vie amoureuse ?
Non, être asexuelle ne frêne en rien ma vie amoureuse, ma compagne est très heureuse même sans rapports sexuels et si elle souhaitait avoir un réel besoin de sexe, je ne suis pas fermée à l’idée qu’elle se satisfasse seule ou avec un jouet.
As-tu remarqué un changement de visibilité autour de l’asexualité dans les médias ces dernières années ?
Je pense à mon sens qu’il y a un gros manque de visibilité sur ce sujet et qu’on n’en parle pas assez.
Pour finir, que dirais-tu à une personne qui se pose des questions autour de sa sexualité et qui pense être asexuel.le ?
Chaque couple à son équilibre, le dialogue est la clef du couple, être asexuel.le n’est pas une tare et développe bien plus de choses au sein d’un couple, et par-dessus tout, n’empêche ni l’amour, ni le fait d’être en couple.
Pour aller plus loin, nous te recommandons cet ouvrage de la collection Pluriel.les à retrouver en vente ici au prix de 18 euros !

J’espère que ce post vous a plu, en attendant, si tu te sens concerné.e par le sujet et que tu es entrain de ronger ton bâton, lâches toi la grappe, c’est ok d’être asexuel.le ! Si tu as besoin d’échanger n’hésite pas à te rapprocher d’associations comme SOS homophobie !