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LES LGBTI PHOBIES EN MILIEU SCOLAIRE


C’est par un goût amer que l’année 2023 a commencé, par une nouvelle dramatique mais malheureusement pas unique, celle du suicide d’un adolescent de 13 ans faisant suite à un harcèlement scolaire lié à son orientation sexuelle. Depuis, dans les établissements scolaires français, rien n’a changé.



LA BANALISATION DES LGBTI PHOBIES


Dans les cours de récréation, les mots « pédé », « tafiole » se communiquent de bouche en bouche, des regards noirs au détour d’un couloir, des réflexions qui fusent à 10 000 à l’heure et des demandes honteuses d’une direction pas formée.


En 2021, l’association SOS homophobie releva 62 cas de LGBTI phobies dans les collèges et établissements secondaires français. Cependant, ce chiffre est à prendre avec des pincettes. En effet, il est difficile d’établir un chiffre précis quant aux nombres d’adolescents victimes de harcèlements scolaires, en raison de leur orientation sexuelle.


Bien souvent, les enfants ne parlent pas par peur et par honte, quand ils le font, les mesures disciplinaires sont rarement suffisantes : heures de colle, avertissements ou exclusion temporaire de quelques jours, parfois, une simple discussion. Pourquoi une telle inaction ?



UNE DIRECTION INCOMPÉTENTE ET DISCRIMINATOIRE


Dans un premier cas, il faut revenir à la source. Le harcèlement scolaire classique c'est-à-dire d'un élève ou d'un groupe d'élèves envers un.e ou d'autres élèves, pour quelques sujets que ce soit, est déjà problématique au sein des établissements scolaires. Trop souvent, les victimes et leurs bourreaux sont convoqués ensemble face à face dans un même bureau, la victime évitant alors de parler, de dénoncer son ou ses camarades par peur de représailles.


Dans d'autres cas, le harcèlement scolaire est tout simplement banalisé sous prétexte que la victime est en tort, pour des raisons plus ou moins floues qui relèvent de l'ordre du racisme, de la misogynie, de l'homophobie, en d’autres termes, d'une discrimination. Et dire que les établissement prêchent l’égalité et la laïcité, oui, l’habit ne fait pas le moine !



LE FRIC PLUTÔT QUE LA SÉCURITÉ DES ÉLÈVES


Ensuite, dans certains cas, certains établissements se sentent démunis face à un manque évident d’informations et d’actions de la part de l’Éducation nationale. Par exemple, aujourd'hui, il n'existe toujours pas dans les établissements scolaires français, des toilettes mixtes et cela pose donc un problème évident pour les élèves transgenres. Ils se retrouvent à devoir aller dans des toilettes dans lesquelles ils ne se sentent ni à l'aise, ni en sécurité.


Une sécurité qu’il est difficile à apporter lorsque les établissements scolaires décident de réduire le nombre de surveillants, alors en sous-effectif : actuellement en France, on préfère économiser du fric, à défaut de protéger nos enfants. Ces mêmes élèves sont privés de piscine, soi-disant pour éviter des moqueries. C'est toute la problématique du système français éducatif actuel : il fournit aux élèves victimes de LGBTI phobies, un couteau à double tranchant comme réponse.


Enfin, il faut aussi dire les choses telles qu’elles sont, l’Éducation nationale met à la tête de ses établissements, des personnes qui n’ont que faire du bien être de leurs élèves, des directeurs, directrices, CPE, qui ne sont pas formés et qui n’ont pas l’air de s’en soucier plus.



Aussi, il n’y a pas assez d’interventions pour sensibiliser les élèves, dans beaucoup trop d’établissements, il n’y en a d’ailleurs tout simplement pas. Heureusement, des associations comme SOS homophobie réalisent des milliers d’interventions chaque année. En 2021/2022, SOS homophobie a réalisé 1163 interventions, c’est plus de 27 000 élèves qui ont pu être sensibilisé.es !

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