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Chapitre 4 (Chloé et Alma) : L’ancien amant


Tu me places sur le côté, et ton colle se colle au mien à l'arrière du mien, pendant que ta main droite enlace mon corps, ta main gauche quant à elle, pose le wand entre mes jambes. Tes lèvres embrassent mon épaule et mon bras, tandis que mon plaisir arrive à son apogée, tu me sers fort contre toi et au moment ou mon corps jouit pour une deuxième fois, tu me glisses au creux de mon oreille : “je tiens vraiment à toi”.... Tes mots rendent mon plaisir tellement fort, que j’oublie tout ce qui nous entoure.. Après cette dernière étreinte, tu continues à me caresser les cheveux, à m’embrasser le long de ma nuque et de mon épaule. Mon corps étant complètement reposé et en sécurité, je m’endors nue dans l'étreinte de tes bras…



(...)


Les rayons du soleil arrivent peu à peu réchauffer mon corps nu enveloppé sous les draps. Mes yeux commencent doucement à s’ouvrir, mais je suis prise d’un moment de doute, je me rends compte que je ne suis pas chez moi. Je réalise que je suis chez Alma, ma meilleure amie… Je me remémore alors la soirée de la vieille, et un sourire se dessine sur mon visage..


En me retournant dans le lit je m'aperçois que je suis seule et que la place à côté de moi est vide, j’en profite pour me lever et enfiler une des culottes d’Alma.


En essayant de mettre la main sur ma chemise d’hier soir, je tombe nez à nez sur mon téléphone portable. En l’allumant, mon souffle se coupe, 54 notifications dont 26 appels manqués de Jérôme, 9 notifications sms et 8 d'Instagram et 11 mails de publicités auxquelles il faut vraiment que je me désabonne. Je réalise que je ne n'ai même pas prévenu, l’homme avec qui je partage ma vie, si j’étais bien rentrée de soirée avec Alma hier soir. Je prends conscience soudainement de l’impact de cette soirée sur ma vie et de ce qui est en train de se passer.


- J’ouvre mes messages -


Bon ok, après réflexion, ce n’était vraiment pas une bonne idée, je suis assaillie de messages.


22h32 : “J’espère que tu passes une bonne soirée, je pense à toi mon amour”

23h47 : “Mdr, regarde qui j’ai croisé ce soir mon amour” Photo d’une de mes voisines

23h49 : “Je t’aime mon amour”

00h35 : “Tu nous manque “Deuxième photo avec ma voisine

00h47 : ”Ça va ???”

1h36 : “Je vais me coucher, envoie-moi un message quand tu rentres mon amour je t’aime”

7h44 : ”Tu n’es pas rentrée cette nuit ? Tu as dormi chez Alma, je m’inquiète”

10h30 : “Ça va ????”

10h54 : “Mon amour, est-ce que ça va ?”


À la lecture de ses messages, je culpabilise. Chaque message est une balle dans mon coeur qui se déchire, je ne sais pas quoi lui répondre, je ne sais même pas ce que je souhaite à ce moment précis de ma vie, je me contente de lui répondre “Coucou mon amour, je suis désolée, je n'avais plus de batterie et je me suis endormie hyper rapidement hier soir chez Alma, je suis vraiment désolée, j’avais trop bu, je ne voulais pas prendre le volant pour rentrer, on se voit tout à l’heure bisous”. Je branche mon téléphone déchargé en prenant soin de le mettre en mode avion, pour que rien ni personne ne vienne briser cette bulle que nous avons créée. Puis, je me dirige vers la cuisine, remplie de papillons dans le ventre, où je retrouve Alma.


Sans réfléchir, je me rapproche doucement vers elle, je la prends dans mes bras, mais je m’aperçois rapidement qu'elle n’en a pas envie et que quelque chose ne va pas… Je lui demande ce qui se passe, elle me répond d’un ton sec


- C’était une erreur hier soir, ça ne doit jamais se reproduire.


Je reste figée face à elle, la cuisine et tous les meubles autour de moi semblent s’effondrer, sur toutes les parties de mon corps.


- Je suis désolée, mais vis-à-vis de Jérôme, on ne peut pas faire ça, tu sais c’est un ami à moi, je ne sais pas qui ce qui nous a pris hier, je…


Je la coupe sèchement pour lui répondre “Inutile de m’en dire plus je rentre”. Je coupe net la discussion, sentant les larmes monter, je cours dans la chambre, prendre le premier cabas et j’attrape tout ce qui m’appartiens dans cette pièce en les jetant dans mon sac, je multiplie des allers-retours dans la salle de bain, incapable de me concentrer sur mes affaires. Mes yeux se remplissent d’une buée et mon souffle s'accélère, je n’ai qu'une envie : m'enfuir le plus loin et le plus rapidement possible de cette maison.


Quand soudain, j’entends la voix d’Alma qui d’une voix douce me chuchote “tu n’es pas obligée de réagir comme ça, on peut rester amies…”


Soudain, je me retourne vers elle, avec une envie violente de casser tout ce qui m’entoure, mais je tente de rester calme, je fixe Alma droit dans les yeux, je commence à ouvrir la bouche, mais aucun son n’en sort, je n’ai pas envie de lui répondre quoi que ce soit, je retiens mes émotions, je passe devant elle sans un mot, descends les escaliers, sort de la maison et claque la porte d’entrée. Je fonce dans ma voiture, je balance mon sac à l'arrière, entre la clef dans le contact et recule à toute vitesse du parking, je pars sans même adresser un regard à la fenêtre de sa chambre, comme nous avons pour habitude de le faire. Les larmes coulent désormais sur mon visage au fur et à mesure que je roule et je peine à voir la route devant moi, je décide alors de tourner dans un sentier et de m’enfoncer le plus loin possible dans la forêt, pour me retrouver seule en pleine nature.


-J’éclate en sanglot-


Des milliers de questionnements traversent mon esprit “Comment je vais l’annoncer à Jérôme ?”, “Est-ce que je dois lui annoncer”, “Est-ce que je suis lesbienne ? Ou alors bisexuelle?” “Pourquoi m’avoir dit tout ça hier soir, si c'est pour me dire que c’était une erreur ?” “Est-ce que je la dégoute ?” “Comment peut-elle oser me dire qu’elle veut qu’on reste amie, après la nuit que nous avons passé ensemble”, “Comment est-ce que je vais faire pour la regarder lundi dans l’amphithéâtre ? ….”


Je finis par m’allonger à l’arrière de ma voiture, et au fur et à mesure que mes questionnements se succèdent, mes yeux se ferment et je finis par m’endormir..


Lorsque je me réveille, je n’ai pas conscience de l’endroit où je me trouve, mais il fait déjà presque nuit. En me relevant, je réalise que mon téléphone est toujours en mode avion, en allumant, comme un sentiment de déjà vu, je reçois 37 notifications, plusieurs de Jérôme, inquiet de ne pas me voir revenir à plus de 18h passé. Mais toute mon intention reste focalisée sur les deux notifications d’Alma, un appel manqué et un message que je m’empresse d’ouvrir :


“Jérôme n'arrête pas de m'appeler, tu es où? Est-ce que ça va ?”


à suivre


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